Un parc national marin dalmate
La Dalmatie, ce sont d’abord des couleurs inondées de soleil :
le vert émeraude des cataractes de Krka, le blanc, violent et immaculé de Pag,   le bleu de l’adriatique dans l’archipel nu et désertique des Kornati.
Et puis partout de la pierre, de la pierre à perte de vue, à perte d’oreille, à perte de sens…« Volim Kamen ! Volim Kamen ! Volim Dalmaciju ! » disait la chanson…
Parc national depuis 1980, les ÃŽles Kornati en Croatie forment un long chapelets d’îles, d’ilots et de rochers semi désertiques entre la mer de Murter et la belle Adriatique, au large des anciennes cités de Zadar et Sibenik. Aussi long qu’un  Klapa dalmate à la sonorité rocailleuse…
De Metlina le plus haut sommet de Kornat (237 m !), s’étendent de disparates disques de pierres bleues uniquement troublés par la présence géométrique de muretins minéraux. La garrigue y est rare, la roche brute et nue, l’air chaud du Jugo ou la froide Bura soufflent sur les visages…
ÃŽles longtemps disputés entre les pêcheurs de Sali et les paysans de Murter, la vie kornatare était autrefois dense et rude : en été la nuit et tôt le matin, c’était la pêche, la journée les moutons avec la laine et le fromage ; en hiver, le rassemblement du bois et de l’herbe. Les jours se passaient aux champs sous un soleil criard : légumes, vignoble, olives, figues, élevage des brebis, entretien des murs secs, des maisons et aussi des bateaux…
Les pêcheurs kornatars naviguaient sur la Gajeta de Betina qui pouvaient accoster en tout lieu, parmi les criques sauvages de l’archipel. Fonctionnel et maniable, elle portait la fameuse voile latine triangulaire gréée à une longue vergue : la lantina.
De nos jours, les îles ne conservent plus que quelques rares moutons et des oliveraies abandonnées. Quant à la pêche, elle n’est pas autorisée dans le parc national mais autour des îles de Zut ou Sita dans la mer de Murter.
On y trouve une grande diversité des fonds marins avec de vastes populations de mérous, bars, congres, daurades et éperlans ainsi que de nombreux céphalopodes : seiches, calamars et pieuvres…
Les Kornatars ne vivent plus sur les îles toute l’année même si d’anciens hameaux de pêcheurs ont été restauré comme à Opat, qui ouvre l’est de l’Archipel et qui sait encore accueillir dans sa gargote, les hôtes marins de passage pour un épique brudet de poissons…