Friches Fraîches avec l’Université de Cergy Pontoise !

Balade avec les étudiants en médiation culturelle

Située aux abords de la ville de Saint-Denis, la balade Friches Fraîches a été parcouru avec les étudiants de l’Université Cergy Pontoise ! En filière médiation culturelle, ils ont su être curieux et souriants, malgré une météo peu clémente !

 

En partance pour La Briche !

Pourquoi la Friche ?
En milieu urbain, les friches évoquent l’abandon, la non-utilisation ou l’utilisation à titre transitoire d’un espace dans l’attente d’occupation ou d’une requalification. Les friches connaissent véritablement un délit de faciès, elles sont réduites à quelque chose de laid et d’abîmée. Elles font finalement partie des interstices urbaines ou désigne ce qui est en marge, ce qui est provisoire.            D’où l’intérêt qu’une friche puisse devenir fraîche !

Friche végétalisme

Cette balade urbaine regorge d’endroits insolites, authentiques et riches en histoire. Se promener à travers ce Saint-Denis méconnu représente, pour moi, l’une de nos balades favorites ! Rien qu’arrivé à la gare de Saint-Denis, nous nous trouvons tout de suite dépaysé et surpris par la multitude de culture qui se mêle et s’entremêle autour d’une immense place populaire : marchands de fruits et légumes et/ou de fleurs, étalages de gadgets en tout genre. Une activité urbaine dense et bouillonnante en partie créé par l’atmosphère post-industrielle de son architecture (manufacture, immeuble, tramway…)
Pour beaucoup d’habitants, ce quartier est synonyme de solidarité, d’un esprit de vivre-ensemble. Mirabela est Dionysienne. Passeur de culture, elle milite parallèlement pour la cause Rrom. Elle nous invite dans le Saint-Denis qu’elle connaît, loin des clichés médiatiques et des lieux communs. Grâce à son énergie et son dynamisme, elle convie le visiteur à la rencontre des acteurs issus du monde artistique ou social qui ont su métamorphoser les anciens foyers industriels, les immeubles de bureaux et les autres lieux en friche de Saint-Denis par une volonté de changement, de force créatrice et d’action militante.

A Saint-Denis, à l’inverse d’autres villes de la petite couronne de Paris, les bâtiments des anciennes usines ont été pour la plupart réinvestis ; créant une nouvelle image de cette ville qui à la fois est vivante, culturelle, et militante.
Un renouveau de son patrimoine industriel et social avec la création de lieux créatifs, alternatifs et contemporains. Dès lors, les friches ne vont cesser d’attirer de nouveaux habitants et drainer une transformation progressive des quartiers qu’elles occupent. Forte de ces accessoires, Mirabela nous invite à la suivre dans l’urbanisme dionysien afin de rencontrer, au plus près, ces acteurs méconnus et insolites ! Tout d’abord nous nous arrêtons devant une fresque du quai du Port, abordant la culture Hip-hop, avec aussi un beau passage sur la culture Rrom. Une artiste a pu nous éclaircir sur son élaboration et sa conception.

Street Art arboré de Saint Denis

Le parcours continue alors avec la visite du 6b.
Avec ses faux airs de squat, le 6b n’a de la friche que l’allure. Datant des années 1970, cet immeuble s’inscrit dans le mouvement de l’architecture brutaliste qui voyait dans le béton un côté naturel et sauvage. Une telle vision qui n’est pas sans rappeler la définition communément acceptée des friches : à savoir un endroit où la nature reprendrait ses droits, qui est en transition…Cet espace, maintenant réinvesti de toutes les techniques artistiques possibles, s’articule de manière à révéler un lieu extraordinaire, innovant et plein de créativité.

Brutaliste !

Véritable foyer de culture, le 6b est à l’origine de nombreux évènements comme « La fabrique à rêves » prenant place chaque été. Ce lieu d’émulation collective accompagne ainsi la progressive transformation du quartier.

Mirabela et un artiste du 6B

A La Brîche, ancien casse-fonte, on aperçoit encore les grandes machines industrielles telle que le puits anglais. En 1821, à la percée du canal, la ville comptait 4 400 habitants, un siècle plus tard, 76 000 habitants vivent à Saint Denis. 70% de la population active étaient des ouvriers. En 1902, Saint-Denis possède pas moins de 80 établissements industriels dont 17 usines métallurgiques, 29 usines chimiques, 3 verreries, une manufacture de mosaïque d’émail, l’orfèvrerie Christofle et les pianos Pleyel. En 1913, l’usine à gaz (Stade de France) de Saint-Denis assure la moitié de la consommation quotidienne de Paris.

Usines Christofle jadis

Puits anglais

Aujourd’hui, la friche réunit une cinquantaine de plasticiens, sculpteurs, illustrateurs, designers, artisans etc…Le premier arrivé dans les années 90 était un sculpteur sur bois : Nicolas Cesbron, son atelier est installé au fond du bâtiment, il a aussi construit une annexe. Sa volonté alors était d’en faire un lieu de partage et de création, il a invité d’autres artistes-artisans à s’y installer. Ici, les oeuvres travaillées, fines ou colossales s’éparpillent au gré des ateliers : fer, bois, acier, caoutchouc, tout types de matériaux sont sollicités par un grand nombre de commandes, y compris à l’international !

Dans un atelier…

Puis un autre…

Enfin, la balade se termine par la visite du Chapiteau des arts circassiens RajGa Nawak où une troupe d’acrobates nous a chaleureusement accueillis et ouverts à leur métier fantastique.

Friches Fraîches participent encore une fois à la construction d’un nouvel imaginaire de la ville : post-industriel, artistique et social qui symbolise le Saint Denis contemporain, en perpétuel mouvement, à la lisière des mondes qui y vivent…

Chapiteau

En espérant que vous puissiez la découvrir, je vous souhaite une bonne balade !
Philippe John

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