L'expérience parisienne
De décembre 2013 à juillet 2015, pendant vingt mois dans quatre pays d’Europe (Italie, Espagne, Portugal, France) et neuf métropoles européennes (Turin, Rome, Florence, Milan, Gênes, Valence, Lisbonne, Marseille et Paris) s’est déroulé le projet touristique européen des métropoles de la diversité culturelle : Migrantour.
Le projet contenait deux importants volets :
– un volet formation sur la médiation culturelle pour les personnes issues des migrations (ou en lien avec elles) nommées les Passeurs de culture.
– un volet réalisation factuelle de balades urbaines sur le thème de la diversité culturelle.
A Paris, l’association de voyages équitables Baština était maître d’œuvre du projet.
La formation comprenait un partenariat avec le Musée national de l’histoire de l’Immigration (MHI) et l’Université Paris Descartes/Ethnologie.
Le MHI mettait à disposition ses locaux, les enseignements de ses différentes intervenantes (champ social, public scolaire), les visites des expositions temporaires et permanentes du Musée et les recherche-actions sur le terrain francilien en lien avec les migrations (Cimetière musulman de Bobigny, La Petite Espagne à Saint Denis). Pour terminer à la fin de la formation, avec la mise en place de nouvelles balades grand public et pédagogique en concordance avec les thèmes des expositions temporaires (Fashion Mix, Frontières…), une poursuite hors les murs en fait de la mission du Musée de l’histoire de l’immigration. L’Observatoire de la diversité culturelle intervenait quant à lui, sur des cours de langage et communication de groupe et l’ATES sur les pratiques du tourisme solidaire.
Simultanément, l’Université Paris Descartes complétait le champ de la formation avec des cours d’anthropologie du tourisme, des ateliers participatifs, des techniques d’enquête de terrain et d’évaluation adaptés aux projets culturels et touristiques dans le cadre d’un Master Ethnologie. Concrètement, les cours et ateliers en salle et les enquêtes de terrain (repérage spatial, recueil de témoignages, d’objets, recherche de données) étaient réalisées en binôme entre les passeurs de culture de la formation Migrantour et les étudiant de Paris Descartes. Il s’ensuivait la co-réalisation de prototypes de circuits touristiques alternatifs qu’il restait à valider…
Synthèse et adéquation des parcours : chaque balade urbaine était scrupuleusement étudiée et répertoriée afin de respecter critères techniques (durée, distance, temps entre les étapes…) et valorisation de la diversité culturelle à travers ses territoires et thématiques. Enfin, se matérialisait la réalisation des parcours-pilotes auprès de différents publics à travers une série d’évènements, de manifestations et de partenariats qui se succédèrent pour aboutir à une totalité de 403 personnes qui sont autant de visiteurs, touristes, habitants, étudiants qui participèrent aux balades Migrantour.
Dans le Grand Paris, ce sont nombre de quartiers qui furent découverts ou redécouverts différemment : La Goutte d’Or avec Fashion Mix sur le monde de la Mode et Petit Mali à Château Rouge ; Belleville et Ménilmontant autour des arts et habitants de « Babel Ville » ; sur la rive gauche : Masséna Olympiades et les cultures d’Asie du Sud-Est, au Quartier Latin : l’Amérique Latine et ses stéréotypes ou les empreintes d’une itinérance croate. A Montreuil : Au-delà des apparences de ses diverses histoires, à Nogent sur Marne : les Tropiques au Bois de Vincennes, à Saint-Denis : dans le marché gargantuesque de la cité royale. Les Frontières et ses multiples imaginaires : géographiques, physiques, urbaines, sociales, mentales…
A la rencontre des habitants, travailleurs, commerçants, artistes, membres associatifs, représentants du culte ou simples passants. Véritable bouillon culturel et social où s’expriment les multiples savoirs, savoir-faire et savoir-être des Mondes de Paris.
La dimension économique des balades interculturelles est aussi prégnante. Elle sont promotrices d’économie sociale et solidaire et favorisent la réinsertion économique des passeurs de culture issus des quartiers visités car chaque balade est payante (150 € pour une durée de 2h et une moyenne de 10 visiteurs). Cette source de revenu est répartie équitablement entre l’association de voyages et l’accompagnateur. Elles génèrent également des retombées économiques pour les différents services et commerces de proximité qui caractérisent les quartiers (alimentation, mode, artisanat, musique, pharmacopée…) et qui portent un regard positif sur ce tourisme alternatif. Cela participe à valoriser les producteurs des pays du Sud et à démystifier certains produits méconnus. Enfin, cela aide à comprendre l’apport réel des migrations dans de nombreux secteurs d’activités économiques, au-delà de toute stigmatisation.
Et maintenant…
Il convient d’assurer la pérennité du projet Migrantour en Île de France* en consolidant le réseau local constitué des nombreux partenaires publics, privés, institutionnels et associatifs identifiés pendant toute la durée du projet.
Pour l’année 2016, un nouveau Migrantour Grand Paris pourrait voir le jour en incluant de nouveaux parcours urbains touristiques alternatifs dans les quartiers enclavés de la Métropole. Cela afin de redynamiser l’économie locale, fédérer de nouveaux liens sociaux, changer l’image négative de ces quartiers et faire sens à l’actuelle diversité culturelle parisienne. Projet à mettre en perspective avec le nouveau Contrat de destination touristique qui promeut la métropole du Grand Paris et valorise sa qualité de Ville-Monde : le fameux French Melting Pot !
Véritable prise de conscience des Autorités que la réalité du Paris Touristique ne s’arrête pas aux seuls « Big Five » de la Capitale (Tour Eiffel, Notre-Dame, Orsay, Louvre, Montmartre) mais transcende aussi les frontières urbaines et sociales pour atteindre des quartiers populaires, vivants, inventifs, hétéroclites : c’est aussi cela le tourisme solidaire.
* Migrantour continue actuellement en Seine Saint Denis sur les thèmes des Frontières, de la Gastronomie et de l’Art alternatif des friches…
La Région Île de France a retenu Baština comme Projet d’innovation sociale en 2015/2016.
Enfin je suis très content quand je regarde archives pourquoi voilà pourquoi j’aimerai augmenter ma compétences pour réussi se formulation .
Vous êtes le bienvenu.